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De la Salle Bruno
M. Bellot : “Enfant, j'associais l'histoire d'Ulysse à celle des mes grands-parents, Républicains espagnols réfugiés en France, espérant toujours repartir dans leur pays. Plus Ulysse qu'Achille, mon grand-père a fait la guerre par obligation morale plus que par rage belliqueuse : j’étais très fière qu’il ait été dans l’intendance, par exemple, pensant qu’il avait fait ce choix pour ne pas avoir à tuer. Mon grand-père ne parlait jamais de la guerre, ni de l’exode, ni de l’exil ; ma grand-mère beaucoup, et ses récits mille fois répétés formaient comme une sorte d’Odyssée dont les dangers répondaient à ceux traversés par Ulysse, avec en récompense suprême la même fin heureuse : une vie douce au milieu des siens, malgré la tristesse des compagnons perdus. Petite fille, j’avais découvert L’Odyssée dans un grand livre pour enfants sur la mythologie grecque, que j’ai lu et relu. Les dieux grecs étaient capricieux, cruels et inconséquents, ce qui m’impressionnait beaucoup – heureusement il y avait Athéna.”
Un extrait du spectacle de Bruno de La Salle, adaptation de L'Odyssée.
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